Découvrir la course à pied à l'approche de la cinquantaine, de 0 à l'ultra-trail en moins de 3 ans - Partie 1 : la découverte
Se donne un objectif ambitieux
J'ai 48 ans et je teste la course à pied. Comme j'ai la chance d'habiter dans un village en fond de vallée, j'ai un parcours facile, assez plat le long du Sausseron, le ru du village, qui fait une dizaine de km. Je met donc mes pompes décathlon pour voir et découvre assez vite que le running c'est bien joli mais ça fait mal. Mal partout, dans les jambes, dans les genoux, dans le dos, même dans les bras ! Je n'ai pas de problème de souffle ou de cardio parce que je fais du sport par ailleurs (et que je ne pousse pas trop non plus) mais c'est clairement pas les mêmes muscles qui servent. Après quelques séances cependant, bien espacées au départ puis se rapprochant petit à petit, le corps s'habitue et ça devient plus supportable. J'ai lu un peu partout que le plaisir viendrait avec le temps, du coup j'insiste un peu et attend ce plaisir qui tarde à se manifester. Soyons clair, il tarde pas mal et il me faut plusieurs mois à y aller en me contraignant pour qu'il commence à se faire sentir ! C'est pas un sport facile finalement... Le vélo ou la natation sont quand même beaucoup plus accessibles je trouve Me voilà arrivé au mois de juin 2017, je vais avoir 49 ans dans quelques mois, et je tombe sur un copain qui me parle du marathon de Paris, et je me dis... pourquoi pas... Je m'inscrit donc pour l'édition 2018 (avril) avec un objectif raisonnable de 4h15. Je dis raisonnable parce que c'est une moyenne que je tiens facilement sur mes sorties de 10km. Je vais rapidement me rendre compte que 10km et 40km, c'est pas la même chose C'est là que vont commencer les dépenses un peu plus conséquentes
Le running combien ça coute?
On se dit au début que c'est pas cher, on courre avec des pompes à 50€, un t-shirt et un short. Puis quand on commence à avoir mal au dos et aux genoux (toujours un léger surpoids) on achète des chaussures plus chères et de meilleure qualité, entre 100 et 150€, on renouvelle sa garde robe avec des tenues plus confortables, on achète une smartwatch pour suivre un peu ses constantes et sa progression, et mine de rien on y met un petit budget. Pour l'entraînement au marathon au mois d'avril, il faut compter au moins 4 mois, ce qui veut dire courir l'hiver. On a beau être dans une zone tempérée, l'hiver, il fait froid, il pleut voir il neige, bref, il faut d'entraîner autrement, d'autant plus qu'à un rythme de 4 courses par semaine, c'est difficile de trouver des créneaux ou il fait jour et il ne pleut pas... D'où l'investissement dans un tapis de course. Là on commence à parler budget parce que c'est pas donné ces bêtes là, surtout si on prend pas le 1er prix chez décat ! Et l'entraînement commence... On trouve plein de programmes disponibles sur internet et je suis parti sur quelque chose d'assez classique je pense, avec 4 courses par semaine dont 2 "normales" entre 8 et 12km à une allure moyenne, une de fractionné pour progresser et une longue (j'entends plus d'1h30) donc entre 15 et 30km sur la fin. Entre temps, mon copain déjà marathonien qui avait un dossard pour le semi de Paris m'apprend qu'il ne pourra pas le faire et me propose donc de le récupérer. Il est dans le sas de 1h45 ce qui est assez ambitieux pour moi mais je prend. Je ferai finalement 1h46 ce qui reste à ce jour ma meilleure perf sur un semi, et me permet d'imaginer pouvoir faire bien mieux que 4h15 au marathon. Mais courir 20km ou 40km, c'est très différent, je vais l'apprendre plus tard... Et les chaussures, ça s'use, et même assez vite si on fait un entraînement un peu intensif, en gros, une paire en 4 mois. Encore un budget à prévoir !
Premier marathon
Jour j, au départ du marathon de Paris, instant un peu magique avec beaucoup d'excitation. Je le termine en 3h57, mois qui voulait faire finalement moins de 4h, avec l'aide du copain marathonien qui me rejoint au 23ème km et m'accompagne jusqu'au 41ème avant de se faire éjecter. C'est dur, les 5 derniers km sont interminables, on en a mare, on a mal, mais quelle sensation de passer la ligne d'arriver et de se dire "je l'ai fait". Je suis officiellement marathonien !