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Créer sa boite (IV)


Après avoir trouver l'idée (ep I) avoir réseauté et s'être mis à niveau (ep II) et avoir trouvé associé potentiel et contacts (ep III), je me rends compte qu'il faut y aller, mais pas n'importe comment, et pas seul.

Je m'attelle donc au business plan (BP), étape incontournable de la création d'entreprise, histoire à la fois de mettre les idées dans l'ordre, de chiffrer un peu tout ça et de voire ou ça me mène. Compter grosso modo 15 jours de travail pour arriver à un beau document avec les belles feuilles excel attachées, de celles qui vous promettent la fortune dans les 5 ans, et qui doivent rassurer les investisseurs.

Ça a l'air un peu cynique dit comme ça, mais l'exercice ne vaut que pour sa phase de préparation. Dans les faits, on sait que le meilleur BP ne résiste pas à la première confrontation du terrain. Mais au moins les choses sont claires et entièrement exprimées. Pour le modèle, il existe plein d'exemples sur internet, et j'ai pioché pour ma part dans des modèles récupérés par le fond d'investissement qui avaient pour avantages de se situer dans des domaines comparables, haute technologie et développements informatiques.

En parallèle, des contacts sont pris avec les acteurs du financement public, toutes les aides auxquelles on peut prétendre pour démarrer une activité. Mauvaise nouvelle de ce coté là, ces aides sont désormais plutôt affectées à des projets de développement d'activité plutôt qu'à des créations. Pas grand chose à se mettre sous la dent donc, pour les subventions en tous cas. Restent les prêts d'honneur et les appels à projets plus ou moins subventionnés. Je ne ferai pas ici une liste de ce qu existe, il y a des gens formidables pour vous aider à les trouver, auprès du CFI par exemple en île de France.

Et donc le projet avance, même si personne ne le sait encore. Personne, même pas Loïc qui commence à douter un peu de la solidité de la chose, et ça se comprend. Et il faut qu'il m'annonce que finalement ça ne l'intéresse peut être pas pour que je me décide à lui envoyer le document. Parano, quand tu nous tiens... Ceci dit, à ma décharge, je ne l'ai encore pas rencontré IRL, et je sais qu'il sort d'une boite concurrente...

Bref, il le lit, et finalement est agréablement surpris par l'avancée de l'idée (j'ai vraiment fait du bon boulot ;-)) et est partant. Ouf, pas passé loin de la cata !

Me reste à trouver un autre associé, pour le développement mobile. En effet, dans mon BP, la sous traitance de l'appli mobile me plombe gravement la trésorerie et m'oblige à trouver du financement rapidement, d'ici la fin d'année. Je repars avec mon bâton de pèlerin et mon carnet d'adresses, et recontacte quelques jeunes prometteurs de mon école. c'est comme ça que je retrouve Franck, que j'avais déjà croisé sur le projet LinkTV courant 2011. Je le vois, car il a l'avantage de faire son stage pas loin de chez moi, et je lui explique le projet, tout en lui laissant le BP, pas deux fois la même erreur.

Il y réfléchis, pendant ce temps je retravaille mes chiffres avec l'hypothèse de sa venue, et miracle, plus besoin de levée de fond pour boucler la fin d'année. On discute régulièrement au téléphone et je sent son indécision, d'autant plus que la boite dans laquelle il fait son stage lui a fait une proposition ferme. Il est jeune et je comprends bien qu'il ne soit pas sûr de lui pour le coup. Mais j'ai senti en discutant avec lui cette envie d'entreprendre. En fait, il ne le sait pas encore, mais il est fait pour ça !

Et puis sa décision tombe un vendredi soir, il préfère rester dans sa boite pour apprendre le métier. Il leur a dit oui. Et là, c'est pas cool pour mon BP... Et c'est du gâchis pour lui ! Je le rappelle le dimanche et m'emploie pendant bien une heure à le faire changer d'avis, il réfléchis de nouveau. Le lundi il me rappelle pour me dire que finalement il me suit. Je sais être convaincant quand je veux :-)

Me voilà donc munis d'une idée qui tient la route, et de deux associés motivés. Ça commence à sentir bon ! Mais il y a encore du chemin à parcourir...