Karine

Un an après, premier bilan


Il y a un an, Karine me quittait, nous quittait, et ma vie changeait.
Ma vie, et celle de mes, de nos enfants aussi bien sûr.
Qu'en est-il aujourd'hui, comment les choses se sont passées pendant cette première année. Il est temps peut-être de faire un petit bilan.

Passée une première période d'abattement, de tristesse incommensurable, de sensation d'être groggy tout le temps, KO debout, il a fallu reprendre pied. Rapidement. Les enfants étaient toujours là, un peu perdus aussi, et il a fallu gérer.
Je ne saurais remercier suffisamment les amis qui ont été présents à ce moment là pour m'épauler, m'aider à me réorganiser, me soutenir.
Il a fallu s'occuper de tout un tas de paperasseries, des obsèques, et de la gestion quotidienne. Heureusement qu'en femme prévoyante, elle avait pensé à m'apprendre à remplir le frigo (facile) à gérer le linge (facile) et à m'occuper des devoirs des enfants (très difficile !). Plus tout le reste, ce que les femmes appellent leur seconde journée de travail, et que j'appelle désormais mon quotidien.

Cette très pénible période est passée, et la vie a repris, avec désormais l'angoisse de tout avoir à gérer seul, de ne plus pouvoir discuter d'options, de choix, et de se demander sans cesse si les décisions prises sont les bonnes. Heureusement pour moi, la prise de décision fait partie des choses que j'arrive à faire. Et après quelques coups d'essais, comme l'organisation des vacances ou la préparation des communions et professions de foi des filles, ce fut une année assez lourde à ce niveau, les choses se sont normalisées.

Professionnellement, les choses n'ont pas été aussi simples. Plus question par exemple de partir en déplacement plusieurs jours sans que ça mette une pagaille noire dans l'organisation. De plus, la gestion des enfants au quotidien s'est révélée incompatible avec la souplesse des horaires nécessaire. Ajouter à cela une amnésie rapide de certains de mes collègues sur ma situation quelques semaines à peine après l'enterrement auquel ils sont pourtant venus, et la coupe était pleine. De plus, un projet nouveau ayant pointé le bout de son nez, j'ai décidé de les quitter et je l'ai annoncé vers le mois de mai. Pour faire court, les choses ne se sont pas passées de manière très idylliques par la suite. Nous avons convenu d'un arrangement pour que je ne parte pas les mains vides, j'ai remplis ma part de contrat et ils ont eu bien du mal à remplir la leur.
Bref, je n'y suis plus depuis octobre et c'est très bien comme ça.

Reste à gérer 3 ados, le plus grand qui a du mal à redémarrer en seconde, et 2 jeunes filles de 13 ans, bref, vous aurez compris. Et la petite qui veut être grande mais c'est difficile et elle a du mal à se positionner des fois.
Donc depuis octobre, je me retrouve à travailler à la maison, à apprendre plein de nouvelles technos, à essayer de faire avancer ce nouveau projet très novateur et donc assez difficile à faire passer, sur un marché plein de gens qui ne sont pas tous très sympas, et qui aiment bien piquer les bonnes idées. Mais aussi je suis bien plus disponible pour les enfants, et ça, ça n'a pas de prix.

En conclusion, sans pouvoir dire que je suis maintenant sur un rythme de croisière, je peux dire que je m'en sort, que les enfants ne sont pas trop malheureux, et que la vie continue.

Mais qu'elle nous manque. En permanence.