2023 : record de kilomètres, genoux en miettes
L’année 2023, quelle aventure. Si je devais la résumer, je dirais que c’était une année de records, d’exploits… et de quelques erreurs, avouons-le. Entre un kilométrage qui a explosé mes précédents scores, des courses mémorables, et des genoux qui m’ont lâché en plein vol, on peut dire que j’ai bien occupé mon temps. Retour sur une saison où j’ai tout donné… peut-être un peu trop.
Record battu, mais à quel prix ?
Dépasser mon record annuel de kilomètres courus était mon objectif, et je l’ai explosé avec près de 3 500 km au compteur. Des marathons à gogo, des trails exigeants, et des sorties longues à n’en plus finir : j’ai mis le paquet. Mais avec le recul, j’aurais peut-être dû lever le pied. Parce qu’à force d’ajouter des kilomètres, j’ai aussi accumulé des douleurs, des signaux d’alerte que j’ai (bien sûr) royalement ignorés. Après tout, on est fort, non ? Jusqu’au moment où le corps décide de tirer le frein d’urgence.
2T2M un premier trail long pour démarrer l’année
Alors si l’idée de jouer au hamster dans la forêt de Montmorency vous exite, ce trail est fait pour vous ! Imaginez faire 60km et 2500m de dénivelé positif dans une petite forêt comme celle-ci ? On a dû faire toutes les montées et toutes les descentes possibles. Et un départ à 6h du matin au mois d’avril, autant dire que ça pique un peu. Mais ça reste un très beau souvenir, rien à dire là dessus, et quel plaisir de courir toute la journée !
Le Grand Raid de l’Ultramarin : la blessure qui pique
Le premier vrai coup dur de l’année est arrivé lors du Grand Raid de l’Ultramarin. Tout avait bien commencé : une belle ambiance, des jambes légères, et un mental au top. Et puis, au 120ème kilomètre, tout s’est effondré. Une douleur lancinante au releveur de pied et des ampoules géantes qui m’ont forcé à abandonner. Abandonner, moi ? C’était un coup dur pour l’ego. Mais honnêtement, mon corps n’avait plus rien à donner. J’ai appris une leçon ce jour-là : parfois, il faut savoir écouter ses limites… même si on déteste ça.
6000D : une revanche au sommet
Heureusement, il y a eu des victoires aussi. La 6000D, par exemple, reste un des grands moments de mon année. 70 km, 4000 m de dénivelé positif, et un temps tout à fait honorable. Certes, j’ai souffert, mais cette souffrance-là était de celles qui font du bien. Un peu comme grimper une montagne avec la certitude qu’au sommet, il y aura une vue qui justifie tout. Et c’était le cas. Une course mémorable, un vrai régal pour le moral… et pour mes mollets, un peu moins.
Trois marathons en six semaines : l’erreur fatale
Mais parce qu’il fallait que je pousse encore un peu plus loin, je me suis lancé dans trois marathons en six semaines. L’idée semblait géniale sur le papier. La réalité ? Beaucoup moins. Le premier s’est bien passé (marathon de Tour avec un RP à 3h45), le deuxième aussi (marathon de Vannes le weekend suivant (sérieux ?) en un peu moins de 4h dans une chaleur suffocante sur la fin). Mais au troisième (marathon de Dauville un mois plus tard), mon ménisque a commencé à grincer sérieusement et je le termine en claudiquant en un peu plus de 4h20. Quelques jours plus tard, le second a lâché pour de bon. Résultat : saison terminée. Rideau. Mon corps m’a imposé un arrêt forcé, et pour une fois, je n’ai pas eu d’autre choix que d’obéir.
Bilan : le prix de la passion
Alors, 2023, c’était quoi ? Une année d’excès, d’apprentissages, et, soyons honnêtes, de blessures évitables. Ai-je des regrets ? Un peu. Mais en même temps, c’est difficile de regretter des expériences aussi intenses. Chaque course, même celles qui se terminent mal, m’a appris quelque chose sur moi-même. Et maintenant, avec mes genoux en vrac, j’ai un peu de temps pour réfléchir à la suite. Spoiler : je ne vais pas arrêter de courir pour toujours. Mais peut-être, juste peut-être, que je vais apprendre à lever le pied… un tout petit peu.